Construit en 1845/1846 par le célèbre facteur d’orgues Aristide Cavaillé-Coll, il compte comme étant l’un des plus beaux instruments de la capitale, connu dans le monde entier. L’instrument est inauguré par Louis-Nicolas Séjan et par les organistes de La Madeleine Fessy et Saint-Saëns.
Composé à l’origine de 48 jeux répartis sur quatre claviers et un pédalier, l’instrument possède actuellement 60 jeux (4 426 tuyaux) dont deux jeux installés en chamade en 2001/2002 par Bernard Dargassies, chamades que Cavaillé-Coll lui-même avait prévues.
La console séparée à quatre claviers est la première de ce type construite par Cavaillé-Coll. Le buffet de style « Renaissance italienne » est signé de l’architecte Huvé et fut exécuté par Lindenberg. S’y trouve, en façade, une horloge signée des ateliers Lepaute, horloger de Louis XVI, dont le mécanisme est conservé dans les combles de l’église.
Dans ce grand orgue se trouve le premier jeu de Voix céleste installé au monde, posé en 1845/1846. Installé au clavier de positif, il comporte deux rangs à partir du Fa # 2.
A l’époque de Cavaillé-Coll, le pédalier allait jusqu’au Ré, soit 27 notes. Lors de la restauration de Rothinger/Boisseau, en 1957, il est étendu jusqu’au Fa, soit 30 notes. C’est en 1971, lors de la restauration de Gonzalez que sont ajoutés le Fa # et le Sol, pour donner 32 notes.
1845/1846
Construction par Aristide Cavaillé-Coll
1957
Restauration par Rothinger/Boisseau
1971
Restauration par Gonzalez
1984
Réfection des souffleries par Gonzalez
1993
Travaux par Bernard Dargassies
2001/2002
Ajout des chamades par Bernard Dargassies
Composition du grand orgue : Pour accéder à la composition de l’instrument, cliquez ici
Alexandre-Charles FESSY : 1846 à mars 1847
Louis-James-Alfred LEFÉBURE-WELY : mars 1847 à novembre 1857
Camille SAINT-SAËNS : décembre 1857 à avril 1877
Théodore DUBOIS : avril 1877 à mai 1896
Gabriel FAURÉ : juin 1896 à septembre 1905
Henri DALLIER : octobre 1905 à décembre 1934
Édouard MIGNAN : janvier 1935 à 1962
Jeanne DEMESSIEUX : 1962 à novembre 1968
Odile PIERRE : janvier 1969 à février 1979
François-Henri HOUBART : février 1979 à aujourd’hui
Olivier PÉRIN (titulaire adjoint) : mars 2020 à aujourd’hui
Eugène GIGOUT
Charles-Marie WIDOR
Gabriel FAURÉ
Fernand de La TOMBELLE
Charles-Marie POLLET
Louis GANNE
Nadia BOULANGER
Édouard MIGNAN
Pierre LABRIC
Élisabeth Havard de La MONTAGNE
Jean-Louis VIEILLE-GIRARDET
Gabriel Fauré (maître de chapelle en 1877, titulaire du grand orgue en 1896) est la figure incontestée de la musique sacrée à La Madeleine. Son Requiem, sans doute le plus célèbre au monde avec celui de Mozart, fut donné pour la première fois en cette église le 16 janvier 1888, au cours d’une messe de funérailles.
Après Gabriel Fauré, des maîtres de chapelle comme Jean de Valois, Joachim Havard de la Montagne, ou Philippe Mazé, ont perpétué cette tradition vocale, musicale et liturgique qui reste aujourd’hui intacte. Grâce au clergé, conscient de l’importance du « Beau » dans la liturgie, comme autrefois, l’église de La Madeleine dispose d’un ensemble vocal de 4 à 8 chanteurs professionnels dont le répertoire, bien que marqué par la fin du XIXème et le début du XXème siècle, s’étend du chant grégorien à la musique sacrée d’aujourd’hui.
Franz Liszt, Clara Schumann, Anton Bruckner, Jacques-Nicolas Lemmens, Anton Rubinstein et beaucoup d’illustres musiciens ont fréquenté la tribune et joué l’orgue, surtout à l’époque où Saint-Saëns était titulaire et pendant laquelle Widor et Gigout le suppléaient.
Nous pourrions aussi évoquer la place particulière de cette église dans l’histoire des nombreux artistes, qui furent inhumés ici. Le 30 octobre 1849, Frédéric Chopin est inhumé à La Madeleine au son, notamment, du Requiem de Mozart. Louis James Alfred Lefébure-Wély tenait le grand orgue et a interprété à cette occasion les Préludes en Mi mineur et en Si mineur. Trois mille personnes emplissent l’église toute drapée de noir. Le 27 octobre 1893, c’est Charles Gounod qui bénéficia d’obsèques nationales, avec Saint-Saëns au grand orgue et Fauré à la direction de la maîtrise.
Les obsèques de Jacques Offenbach, Reynaldo Hahn et des organistes de la Madeleine que furent Camille Saint-Saëns, Théodore Dubois, Gabriel Fauré, Henri Dallier, et Jeanne Demessieux, ont également eu lieu dans cette église.
Des Grands Prix de Rome furent organistes de La Madeleine : Théodore Dubois en 1861, Nadia Boulanger en 1908, et Édouard Mignan en 1912.
Tant d’autres artistes, plus proches de nous, furent enterrés à la Madeleine, paroisse de la Présidence de la République, comme Joséphine Baker, Thierry Le Luron, Dalida, Gilbert Bécaud, Henri Salvador, Tino Rossi, Charles Trenet, et plus récemment Johnny Hallyday.
© 2020 Olivier Périn – Tous droits réservés – Crédit Photos : Dav Gemini – Webdesign : DOROSTUDIO